Le jeudi 14 janvier notre classe terminale littéraire du lycée Lavezzari de Berck-sur-mer a visité le musée du Quai Branly à Paris. Sentiment d’être projeté dans un autre univers. Euphorie de voyager à travers les continents. De retour au lycée, chacun doit présenter un objet/une œuvre qui l’a particulièrement marqué.
C’est l’occasion de questionner son rapport à l’art, à l’altérité, à l’étrangeté, à la morbidité, voire… à la sexualité.
Homme ou femme ?
Comment qualifier cette statue ayant à la fois des traits masculins et féminins ? Elle est androgyne répondent les élèves doctement…
Le récit du mythe originel malien continue de marquer les esprits :
L’homme et la femme ne forment à l’origine qu’une seule et même entité. Séparés ensuite, chaque moitié cherche à retrouver son âme sœur
Platon n’est pas loin.
L’androgynie de la statue soulève-t-elle plus de questions en un temps où l’on interroge les genres ? Pas forcément. Ou cela n’est pas dit ouvertement. Aurélie évoque l’hermaphrodisme… Un autre mythe…
Ils crânent.
S’il y a des objets exposés au musée qui ont suscité l’attention, ce sont bien les cinq crânes de Papouasie-Nouvelle-Guinée.
Dès la mort de la personne, les membres de la tribu enterrent les corps, puis quand la décomposition a commencé, ils retirent la tête, comme cela elle se détache plus facilement… Et puis, il faut bien nettoyer la tête, mais pour cela c’est les fourmis qui s’en occupent, elles grignotent les restes de chair, ainsi le crâne est propre… la tribu redécore ensuite la tête de l’ennemi ou de l’ancêtre.
En tout cas aucune trace de condescendance ou de révulsion dans leurs propos envers des arts qualifiés autrefois de primitifs.
A mort, la mort…
La mort est-elle prise pour autant à la légère par ces élèves souvent amateurs de film gore ?
Sans doute pas pour Anne, Coralie ou Maeva qui ont porté leur attention sur les masques Dogon (encore le Mali), utilisés lors de la cérémonie du « Dama », rituel célébrant les morts.
Le rapport festif avec la mort interpelle et fascine. Et change également le regard sur l’Afrique. Le musée du Quai Branly remplit à merveille sa fonction d’ouverture culturelle et de respect de l’altérité.
Et Dieu dans tout ça ?
Idem pour Sandrine, Eulalie ou Emilie qui elles ont été scotchées par les costumes de carnaval péruviens.
La représentation joyeuse et colorée de Satan et Lucifer manifestement plaît et donnerait presqu’envie d’aller faire un tour aux Enfers.
Les mots et les choses.
Eternel tourment de la gent masculine à l’adolescence, où il est tout sauf évident de trouver les mots pour nommer « les choses »…
Dialogue entre les civilisations, dialogue entre les âges, dialogue entre les sexes, les élèves font preuve finalement d’une très grande tolérance. Il s’agit sans doute du fétiche le plus précieux.
Le lycée Jan Lavezzari de Berck-sur-mer.
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