Lady veuve, belles manières mais sans scrupules, cherche nouvelle union de rapport(s). Un régal de comédie à l’anglaise. 🎬
Love & Friendship – Whit STILLMAN (USA) – 1h32
Lady Susan Vernon est une femme exigeante. Membre distinguée de la haute aristocratie anglaise de ce XVIIIème siècle finissant, elle vient de perdre son mari. Veuve mais encore fraîche et jolie, Lady Susan ne semble pas tant éplorée que pressée de trouver une nouvelle union. On l’a dit, exigeante: l’élu devra être à la fois riche et séduisant. Les candidats ne manquent pas. Lord Manwering? le plus beau, mais il est marié. Reginald de Courcy? bel homme aussi, bonne famille et plein de sève mais ça c’est un inconvénient: il devra attendre la mort de son père pour hériter de sa fortune. Sir James Martin? riche propriétaire terrien mais il est complètement idiot. Alicia, mal en amour donc vengeresse, va guider son amie de ses conseils sulfureux. En tels calculs, deux cyniques valent mieux qu’une.
Les laquais, tirés à quatre épingles, sont partout dans ce théâtre de châteaux et manoirs somptueusement décorés, droits comme des i devant leurs maîtres qui ne leur accordent pas un regard, mais ils écoutent aux portes. Et nous aussi, on ne perdra rien de toutes les conversations: séductions, manipulations, lâchetés, petits arrangements et grandes trahisons, mais toujours dans toute l’hypocrisie du beau parler qui sied à cette haute société qui ne cède pas sur les apparences.
On ne dira rien de la forcément perverse issue de cette chasse à l’homme, sauf que Lady Susan est vraiment très forte.
So british
Whit Stillman, le réalisateur de Love & Friendship, est américain mais on est dans l’excellence du cinéma britannique. Il adapte un roman épistolaire de Jane Austen qui ne s’est jamais gênée dans la critique acide des sociétés de son époque. Foin de romantisme, on est à l’os de la bassesse d’un comportement humain – toutes classes confondues – qui ne vise qu’à la satisfaction de visées parfaitement égoïstes. Ici, on en rit, la comédie est fine et impeccablement mise en scène, les comédiens sont tous épatants.
On s’amuse en particulier ce cette Lady Susan (malicieusement incarnée par Kate Beckinsale), cette veuve noire qui, comme l’araignée du même nom, peut tuer, d’ailleurs sait-on de quoi son mari est-il vraiment mort? En mettant les hommes dans son lit et sur son compte en banque, veut-elle se venger d’un pouvoir masculin exclusif dans une aristocratie où l’on n’hérite que de père en fils? On doute pourtant que ses motivations soient celle d’une féministe. Machiavélique plutôt, elle ne cherche qu’à détourner à son seul profit les rites et convenances dont elle use mieux que quinconque de ses pairs.
Lady Susan Vernon est une femme exigeante. Membre distinguée de la haute aristocratie anglaise de ce XVIIIème siècle finissant, elle vient de perdre son mari. Veuve mais encore fraîche et jolie, Lady Susan ne semble pas tant éplorée que pressée de trouver une nouvelle union. On l’a dit, exigeante: l’élu devra être à la fois riche et séduisant. Les candidats ne manquent pas. Lord Manwering? le plus beau, mais il est marié. Reginald de Courcy? bel homme aussi, bonne famille et plein de sève mais ça c’est un inconvénient: il devra attendre la mort de son père pour hériter de sa fortune. Sir James Martin? riche propriétaire terrien mais il est complètement idiot. Alicia, mal en amour donc vengeresse, va guider son amie de ses conseils sulfureux. En tels calculs, deux cyniques valent mieux qu’une.
Les laquais, tirés à quatre épingles, sont partout dans ce théâtre de châteaux et manoirs somptueusement décorés, droits comme des i devant leurs maîtres qui ne leur accordent pas un regard, mais ils écoutent aux portes. Et nous aussi, on ne perdra rien de toutes les conversations: séductions, manipulations, lâchetés, petits arrangements et grandes trahisons, mais toujours dans toute l’hypocrisie du beau parler qui sied à cette haute société qui ne cède pas sur les apparences.
On ne dira rien de la forcément perverse issue de cette chasse à l’homme, sauf que Lady Susan est vraiment très forte.
So british
Whit Stillman, le réalisateur de Love & Friendship, est américain mais on est dans l’excellence du cinéma britannique. Il adapte un roman épistolaire de Jane Austen qui ne s’est jamais gênée dans la critique acide des sociétés de son époque. Foin de romantisme, on est à l’os de la bassesse d’un comportement humain – toutes classes confondues – qui ne vise qu’à la satisfaction de visées parfaitement égoïstes. Ici, on en rit, la comédie est fine et impeccablement mise en scène, les comédiens sont tous épatants.
On s’amuse en particulier ce cette Lady Susan (malicieusement incarnée par Kate Beckinsale), cette veuve noire qui, comme l’araignée du même nom, peut tuer, d’ailleurs sait-on de quoi son mari est-il vraiment mort? En mettant les hommes dans son lit et sur son compte en banque, veut-elle se venger d’un pouvoir masculin exclusif dans une aristocratie où l’on n’hérite que de père en fils? On doute pourtant que ses motivations soient celle d’une féministe. Machiavélique plutôt, elle ne cherche qu’à détourner à son seul profit les rites et convenances dont elle use mieux que quinconque de ses pairs.
C’est l’intelligence du film de s’en tenir à une comédie ouatée qui ne donnerait pas de leçons, suggérant toutefois que le pouvoir, tous les pouvoirs suscitent convoitises donc intrigues et machinations. En y mettant les formes. Ou pas.
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