🎥 Jayro Bustamante doublement primé au « festival biarritz amérique latine »: un cinéaste métis au-dessous du volcan
Jayro Bustamante vit une enfance de guerre civile. Son parc est en métal pour le protéger des balles perdues. Force de l’anecdote mais vision parcellaire! Son village est aussi un « royaume des hippies » perdus chez les Mayas des hauts plateaux du Guatemala. Ces circonstances de jeunesse ont aussi fait son métissage. Il triomphe au 24ème festival de Biarritz.
Né en 1977, éveillé au cinéma par « Indiana Jones », il l’a d’abord abordé par la communication et la publicité faute de trouver une école du film à Guatemala City; faute d’industrie ou de culture cinématographiques dans son pays. C’est en France qu’il apprend le métier de réalisateur en finançant ses études par de petits boulots et c’est en Amérique centrale qu’il repart tourner son premier long métrage.
Quatre Guatémaltèques sur dix sont Mayas dans un pays de 14 millions d’habitants. Rigoberta Minchú a dit de sa communauté : « Nous ne sommes pas des mythes du passé, des ruines dans la jungle ou dans les zoos. Nous voulons être respectés ».
Jayro Bustamante, a écrit et réalisé, dans une remarquable maîtrise technique, un film qui dit cette attention que réclame celle qui fut Nobel de la paix en 1992. Son « héroïne » Maria voudrait pouvoir dire et tordre le destin auquel la condamnent les pesanteurs de sa culture et la pauvreté de ses parents: le mariage forcé, la loi du contremaître, la prison d’une langue faussement traduite, le vol d’enfants, les croyances. Derrière le volcan aux pentes si grises, un ailleurs américain qui fait les clandestins. Le cinéaste réussit une fiction dans laquelle la dimension documentaire et anthropologique ajoute à la qualité, à la cohérence et à la tension d’un récit qui rapporte un essentiel.
Maria portera le voile blanc de la mariée, un autre enfermement. Une assignation dans un très beau film.
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