« Trois ex » de Régine Détambel: August Strinberg, génie, misogynie et vie privée
La parole est ici aux épouses du dramaturge suédois August Strinberg. Trois monologues de femmes brisées que la romancière incarne avec justesse et empathie.
On connaît le dramaturge dont l’œuvre est jouée dans le monde entier, on connaît moins l’homme en privé. Artiste de génie August Strinberg eut l’art de faire souffrir les femmes qui partagèrent sa vie. Régine Détambel, dans son dernier roman, a choisi de leur donner la parole et brosse ainsi en creux le portrait d’un homme qui n’a jamais caché sa misogynie.
« Le mariage c’est du cannibalisme, si je ne te mange pas c’est toi qui me mange », dira Strinberg à Siri von Essen, jeune aristocrate qui rêve de jouer la comédie. August dans ses jeunes années s’essaye à la scène, sans grand succès, puis se met à écrire pour le théâtre. Ces deux- là étaient fait pour se rencontrer. Elle jouera dans certaines de ses pièces. Il s’inspirera de leur relation empoisonnée par la jalousie, l’alcool et la misère. Le constat sera douloureux « Tant que nous avons été mariés, j’ai pleuré presque tous les jours. Mes yeux se mouillaient dès qu’il élevait la voix. Je n’ai cessé d’avoir peur . »
La relation de Strinberg avec Frida Uhl qu’il épousera en secondes noces ne sera guère plus harmonieuse. Rencontrée à la première de Créanciers, la jeune fille veut devenir journaliste. Fascinée par le dramaturge, elle lui confie un jour son désir d’écriture et lui confie un manuscrit. Dans la marge il griffonne cette phrase: « Les femmes qui espèrent gagner de l’argent c’est pire que des putes ».
Harriet, la troisième, ne sera guère mieux lotie. Comédienne, elle sera contrainte de vivre dans le souvenir idéalisé de Siri. La Baronne Siri. La seule que Strinberg ait peut-être aimé bien que son œuvre ne l’ait pas épargnée. De Plaidoyer d’un fou à Mariés! c’est d’elle et toujours d’elle qu’il s’agit. Au contact de ce créateur, aussi orgueilleux que tourmenté, ces trois femmes se brûleront les ailes et gâcheront leur vie. Sa misogynie était connue. Revendiquée. Rappelons qu’il écrira un Traité de l’infériorité de la femme. En donnant la parole à trois d’entre elles, Régine Détambel signe un livre poignant qui met en lumière les affres du couple et de la création. Trois figures féminines sacrifiées sur l’autel de l’art dramatique.
« Le mariage c’est du cannibalisme, si je ne te mange pas c’est toi qui me mange », dira Strinberg à Siri von Essen, jeune aristocrate qui rêve de jouer la comédie. August dans ses jeunes années s’essaye à la scène, sans grand succès, puis se met à écrire pour le théâtre. Ces deux- là étaient fait pour se rencontrer. Elle jouera dans certaines de ses pièces. Il s’inspirera de leur relation empoisonnée par la jalousie, l’alcool et la misère. Le constat sera douloureux « Tant que nous avons été mariés, j’ai pleuré presque tous les jours. Mes yeux se mouillaient dès qu’il élevait la voix. Je n’ai cessé d’avoir peur . »
La relation de Strinberg avec Frida Uhl qu’il épousera en secondes noces ne sera guère plus harmonieuse. Rencontrée à la première de Créanciers, la jeune fille veut devenir journaliste. Fascinée par le dramaturge, elle lui confie un jour son désir d’écriture et lui confie un manuscrit. Dans la marge il griffonne cette phrase: « Les femmes qui espèrent gagner de l’argent c’est pire que des putes ».
Harriet, la troisième, ne sera guère mieux lotie. Comédienne, elle sera contrainte de vivre dans le souvenir idéalisé de Siri. La Baronne Siri. La seule que Strinberg ait peut-être aimé bien que son œuvre ne l’ait pas épargnée. De Plaidoyer d’un fou à Mariés! c’est d’elle et toujours d’elle qu’il s’agit. Au contact de ce créateur, aussi orgueilleux que tourmenté, ces trois femmes se brûleront les ailes et gâcheront leur vie. Sa misogynie était connue. Revendiquée. Rappelons qu’il écrira un Traité de l’infériorité de la femme. En donnant la parole à trois d’entre elles, Régine Détambel signe un livre poignant qui met en lumière les affres du couple et de la création. Trois figures féminines sacrifiées sur l’autel de l’art dramatique.
Trois ex – Régines Detambel – Actes Sud – 144 pages
(photo d’illustration © Michel Durigneux)
Les lectures d’Alexandra
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