Préparer la vie éternelle des morts pour sauver les vivants. De cette croyance chinoise perturbée par la loi révolutionnaire, le film se propose de livrer un tournage par accidents. L’expérience intrigue, elle peut séduire.
New territories – Fabianny DESCHAMPS (France) – 1h24
Depuis la nuit des temps, en Chine, on célèbre le culte des morts, ils éclairent la vie des vivants. Pour autant que l’on ait pu leur assurer une vie éternelle en les mettant en terre, faute de quoi leurs âmes seraient condamnées à une errance éternelle. La Révolution culturelle de Mao Zedong, entamée à la fin des années 60, méfiante par rapport aux traditions jugées contre-révolutionnaires, décide d’interdire l’enterrement, déclarant obligatoire la crémation des défunts. Plus, aujourd’hui, dans un projet d’urbanisation massive, les cimetières qui occupent trop de place sont détruits, la crémation est désormais plus incontournable que jamais.
Pourtant, les traditions font de la résistance. Des centaines de personnes sont enlevées et assassinées par des gangs qui revendent à prix d’or les corps à des familles désirant substituer au crématorium un cadavre anonyme à celui de leur proche décédé qu’ils iront enterrer clandestinement.
« Une vie humaine a-t-elle moins de valeur que le statut d’un mort?« . De cette question, Fabianny Deschamps décide de faire un film ou plutôt une expérience cinématographique. Evidemment impossible de tourner au grand jour sur un sujet aussi tabou en Chine, elle y emmène une équipe réduite munie de discrets appareillages.
Li Yu, une jeune femme amoureuse quitte son village pour rejoindre clandestinement son fiancé à Hong Kong, l’histoire est racontée en off et en mandarin par elle-même, mais pourquoi détaille-t-elle simultanément celle d’Eve, une bimbo française arrivée là-bas pour promouvoir un procédé prometteur de crémation écolo? On va comprendre que Li Yu n’est plus qu’un fantôme, une âme errante pour ne pas avoir été enterrée, par la faute d’Eve, elle fantasme son voyage mais elle espionne la française pour mieux la hanter.
Face aux impossibilités de tourner réellement son scénario, la réalisatrice part en Chine en documentariste, voire en touriste. Ce qu’elle capte va nourrir aléatoirement son film. Les gens qu’elle fixe dans son objectif clandestin, dans une rue, dans un train, deviennent a posteriori des personnages de narration, ils n’en sauront sans doute jamais rien. Eve (Eve Bitoun) est la seule comédienne du projet, filmée et mise en scène, à la sauvette.
Le résultat a bien quelques défauts, une approche très, trop occidentale, des images qui, si elles sont joliment soignées, flirtent avec la carte postale, on peut se crisper de cette Eve excessivement femme fatale, aux 40 tenues plus luxueuses et sexy les unes que les autres. Mais New territories a du charme, celui de son rendu finalement très plastique dans une expérimentation narrative efficacement soutenue par une très forte partition musicale signée Olaf Hund.
« Une vie humaine a-t-elle moins de valeur que le statut d’un mort?« . De cette question, Fabianny Deschamps décide de faire un film ou plutôt une expérience cinématographique. Evidemment impossible de tourner au grand jour sur un sujet aussi tabou en Chine, elle y emmène une équipe réduite munie de discrets appareillages.
Li Yu, une jeune femme amoureuse quitte son village pour rejoindre clandestinement son fiancé à Hong Kong, l’histoire est racontée en off et en mandarin par elle-même, mais pourquoi détaille-t-elle simultanément celle d’Eve, une bimbo française arrivée là-bas pour promouvoir un procédé prometteur de crémation écolo? On va comprendre que Li Yu n’est plus qu’un fantôme, une âme errante pour ne pas avoir été enterrée, par la faute d’Eve, elle fantasme son voyage mais elle espionne la française pour mieux la hanter.
Face aux impossibilités de tourner réellement son scénario, la réalisatrice part en Chine en documentariste, voire en touriste. Ce qu’elle capte va nourrir aléatoirement son film. Les gens qu’elle fixe dans son objectif clandestin, dans une rue, dans un train, deviennent a posteriori des personnages de narration, ils n’en sauront sans doute jamais rien. Eve (Eve Bitoun) est la seule comédienne du projet, filmée et mise en scène, à la sauvette.
Le résultat a bien quelques défauts, une approche très, trop occidentale, des images qui, si elles sont joliment soignées, flirtent avec la carte postale, on peut se crisper de cette Eve excessivement femme fatale, aux 40 tenues plus luxueuses et sexy les unes que les autres. Mais New territories a du charme, celui de son rendu finalement très plastique dans une expérimentation narrative efficacement soutenue par une très forte partition musicale signée Olaf Hund.
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