🎥 Jane Birkin, Maria de Medeiros, Alain Brassart; Philippe Decouflé 🎭 et Marc Dugain 📚. 🎼 avec Joachim Latarjet, Molly Johnson, Alex Beaupain. #275
Quand l’actrice se met derrière la caméra pour redonner sa vie; quand l’universitaire questionne l’homosexualité au cinéma; quand la comédienne documente l’irruption de la critique et le choc des intimités; quand le chorégraphe ne s’arrête jamais de varier ses propositions; quand le romancier et cinéaste veut redonner sens aux mots; quand ça jazze et chante… C’est « Des mots de minuit »: réjouissant, métis, radical!
Des mots de minuit, Émission (en hommage à Emmanuelle Marie 1965-2007)
#275 du 16 mai 2017
Avec :
- L’actrice Jane Birkin
- L’universitaire et essayiste Alain Brassart
- L’actrice Maria de Medeiros
- Le danseur et chorégraphe Philippe Decouflé
- Le réalisateur et romancier Marc Dugain
Musique :
- Philippe Decouflé, danseur et chorégraphe
- Joachim Latarjet, tromboniste
- Molly Johnson, chanteuse de jazz originaire de Toronto
- Alex Beaupain, auteur-compositeur-interprète
CONVERSATION :
Jane Birkin actrice et réalisatrice, présente son film, largement autobiographique, Boxes ( Synopsis : « Anna, la cinquantaine, emménage dans sa nouvelle maison en Bretagne. Elle a posé dans toutes les pièces ses cartons de déménagement, qui ont rapidement envahi tout l’espace. Anna, qui a vécu beaucoup de vies, les voit resurgir lorsqu’elle se décide enfin à ouvrir ses boîtes, laissant les souvenirs affluer. Ses parents lui apparaissent ainsi que les trois hommes qui ont compté pour elle, avec qui elle a eu trois filles, une de chacun. Les vivants et les morts sont soudain là, qui lui parlent, se fâchent avec elle, lui pardonnent… »)
Il faut dire que j’avais un brillant chef-opérateur et des acteurs qui donnaient tout, tout de suite. On n’a pas eu un mot à doubler dans ce film qui commençait avec ma fille Lou Doillon… Voilà la grâce des acteurs.
Jane Birkin. Des mots de minuit, 2007.
Philippe Decouflé, danseur et chorégraphe.
L’avantage du spectacle vivant, et surtout de la danse où il n’y a pas de narration, c’est qu’on peut chercher des variantes à l’infini et je trouve passionnant de voir comment on peut changer, améliorer en fonction des idées des uns ou des autres, de l’air du temps et de paramètres aussi mouvants.
Philippe Decouflé. Des mots de minuit, 2007.
Maria de Medeiros actrice et réalisatrice, présente son documentaire tourné à cannes Je t’aime moi non plus. Elle y questionne des réalisateurs sur le rapport des cinéastes avec la critique.
Quand fait irruption une critique ! Parce que la critique fait irruption dans la vie d’un artiste. Face à une œuvre, un texte apparaît, avec une signature et pas de visage. Et cette signature-là va provoquer soit un flot d’amour insensé, soit un sentiment d’humiliation et d’agression terrible. Ce jeu entre des intimités parce que la critique vient aussi de l’inconscient et, parfois, de préjugés, se fait au niveau du public. Ce qui est très cruel.
Maria de Meideros. Des mots de minuit, 2007.
Alain Brassart pour son essai L’homosexualité dans le cinéma français (Nouveau Monde éditions, 2007) dont il a tiré un documentaire. Il est chargé de cours à l’université de Lille III. Il est également l’auteur des Jeunes premiers dans le cinéma français des années 60 (Cerf, 2004) et De la cage aux roseaux (L’Harmattan, 2012). Il écrit régulièrement dans Le Monde Diplomatique et dans la revue CinémAction.
Cet ouvrage explore le cinéma français sous un angle inédit en France : les représentations de l’homosexualité et, en particulier, celles, implicites et explicites, que proposent les cinéastes homosexuels, de Jean Cocteau et Marcel Carné à Patrice Chéreau et François Ozon. Rompant avec le discours cinéphilique qui considère un auteur sans tenir compte des déterminations sociales et sexuelles, Alain Brassart montre que la situation dominée et réprimée des cinéastes homosexuels leur a souvent permis de proposer des représentations critiques des rapports de domination patriarcale et masculine, dans une sorte d’empathie avec leurs personnages féminins. Aujourd’hui pourtant, en même temps que perdure la figure désormais sympathique de la « folle » (Pédale douce, Chouchou), on a vu émerger une « misogynie gay » (Chéreau, Ozon) qui accompagne la figure de l’« homme souffrant ». Mais on est encore loin d’une banalisation de cette préférence sexuelle, malgré les tentatives récentes de la fiction télévisée. On peut regretter que l’auteur consacre moins de trente pages aux représentations du lesbianisme, contribuant ainsi à son invisibilité.
© Geneviève Sellier, Le Monde diplomatique, 2007.
J’ai abandonné le ciné-club dont je m’occupais dans ce village du Pas-de-Calais pour communiquer ma passion du cinéma. Ce n’était pas facile: des bâtons dans les roues sans raison, une difficulté de financement, des approches différentes. Mon idée était d’alterner culture populaire et d’essayer de proposer des auteurs plus difficiles, comme Godard, mais ça …
Alain Brassart. Des mots de minuit, 2007.
Marc Dugain signe un nouveau roman Une exécution ordinaire. L’action est située dans la Russie de Poutine et de la tragédie du sous-marin le Koursk mais le récit commence durant l’hiver 1952, sous Staline. (« Tout est parti du naufrage du sous-marin Koursk, nommé ici Oskar. En m’interrogeant sur ce qui s’était passé, j’ai compris que, plus que telle ou telle défaillance technique, c’est la décrépitude générale du pays qui expliquait la perte de ce fleuron de la flotte militaire. Le vrai sujet du roman, c’est donc la Russie éternelle… »)
Toute la problématique autour du pouvoir est intéressante comme notre rapport au pouvoir, donc aussi à l’argent… et aux mots. Je cite souvent Milan Kundera qui dit que les écrivains sont là pour redonner aux mots le sens que les hommes de pouvoir leur ont enlevé. J’y crois beaucoup. On se rend compte de plus en plus que par toutes les méthodes de marketing politique, le décalage entre la réalité et les mots est énorme.
Marc Dugain. Des mots de minuit, 2007.
Avec des extraits des films de Jane Birkin, Boxes, d’André Téchiné, Les témoins; du documentaire de Maria de Medeiros Je t’aime moi non plus, du court-métrage de Philippe Decouflé Le p’tit bal perdu et de ses spectacles Caramba, Codex, Shazam et Sombrero.
Musique :
Philippe Decouflé et Joachim Latarjet, tromboniste, interprètent Solo
Molly Johnson jazzwoman canadienne interprète If you know love
Alex Beaupain, auteur, compositeur interprète Au parc
Des mots de minuit #275
Réalisation: Pierre Desfons
Rédaction en chef : Rémy Roche
Production: Thérèse Lombard et Philippe Lefait
© Desmotsdeminuit/France2
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