La grâce de « Bakhita », de Véronique Olmi
Véronique Olmi glisse ses pas dans ceux de la première religieuse soudanaise canonisée par Jean Paul II et signe un roman aussi puissant que bouleversant.
C’est le roman choc de la rentrée. Celui dont on ressort à jamais ébranlé. L’histoire d’une petite fille de sept ans arrachée à ses parents qui va découvrir toutes les souffrances et les humiliations de l’esclavage. Une histoire vraie. Celle de Joséphine Bakhita, petite Soudanaise kidnappée au Darfour, vendue et revendue par des négriers musulmans, rachetée par le Consul d’Italie puis affranchie à la suite d’un procès qui fit grand bruit. Une histoire que Joséphine Bakhita devenue religieuse racontera à la demande de sa supérieure dans un récit intitulé « Histoire merveilleuse » lequel connaîtra dès sa publication en 1931 un vif succès.
C’est ce destin hors du commun qui s’est imposé à la romancière Olmi qui signe un ouvrage de près de 500 pages à la puissance d’évocation incomparable. Au titre initial, Véronique Olmi a préféré la sobriété du prénom de son héroïne : Bakhita qui signifie « qui a de la chance » en Soudanais. Un prénom donné par ses ravisseurs à cette jeune fille traumatisée par la violence des hommes qui n’a jamais retrouvé le sien. Oubli symbolique qui dit tout de sa condition d’esclave. Abda en soudanais. Celle qui n’a plus d’identité. Celle qui est désormais corps et âme au service de ses maîtres. A travers l’histoire de son héroïne c’est celle de milliers d’hommes et de femmes dont la romancière retrace le quotidien « Les esclaves ont peur tout le temps. Peur de dormir alors qu’il est l’heure de se lever. Peur de ne pas dormir et d’être trop épuisé pour travailler au matin. Peur des coups qui réveillent les coups de la veille. Peur des coups qui ne viennent pas et vont tomber par surprise ».
Bakhita est un roman qui saisit le lecteur au collet et ne le lâche plus. On est happé par la force du sujet, par la beauté de la langue, lyrique, envoûtante mais plus encore par la manière dont la romancière fait corps avec son héroïne. Son livre n’est pas une biographie de l’ancienne esclave devenue religieuse mais bel et bien un roman de chair, de larmes et de sang consacré à cette femme hors du commun qui en dépit de l’horreur endurée n’a jamais éprouvé de ressentiment envers ses ravisseurs et a dédié le reste de sa vie aux enfants les plus démunis. C’est un roman sur la solitude. Solitude des esclaves. Solitude de ceux qui n’ont pas la bonne couleur de peaux. Solitude des orphelins. Un roman de ténèbres et de lumière habité par la grâce.
C’est ce destin hors du commun qui s’est imposé à la romancière Olmi qui signe un ouvrage de près de 500 pages à la puissance d’évocation incomparable. Au titre initial, Véronique Olmi a préféré la sobriété du prénom de son héroïne : Bakhita qui signifie « qui a de la chance » en Soudanais. Un prénom donné par ses ravisseurs à cette jeune fille traumatisée par la violence des hommes qui n’a jamais retrouvé le sien. Oubli symbolique qui dit tout de sa condition d’esclave. Abda en soudanais. Celle qui n’a plus d’identité. Celle qui est désormais corps et âme au service de ses maîtres. A travers l’histoire de son héroïne c’est celle de milliers d’hommes et de femmes dont la romancière retrace le quotidien « Les esclaves ont peur tout le temps. Peur de dormir alors qu’il est l’heure de se lever. Peur de ne pas dormir et d’être trop épuisé pour travailler au matin. Peur des coups qui réveillent les coups de la veille. Peur des coups qui ne viennent pas et vont tomber par surprise ».
Bakhita est un roman qui saisit le lecteur au collet et ne le lâche plus. On est happé par la force du sujet, par la beauté de la langue, lyrique, envoûtante mais plus encore par la manière dont la romancière fait corps avec son héroïne. Son livre n’est pas une biographie de l’ancienne esclave devenue religieuse mais bel et bien un roman de chair, de larmes et de sang consacré à cette femme hors du commun qui en dépit de l’horreur endurée n’a jamais éprouvé de ressentiment envers ses ravisseurs et a dédié le reste de sa vie aux enfants les plus démunis. C’est un roman sur la solitude. Solitude des esclaves. Solitude de ceux qui n’ont pas la bonne couleur de peaux. Solitude des orphelins. Un roman de ténèbres et de lumière habité par la grâce.
Bakhita – Véronique OLMI – Albin Michel – 464 pages
Prix du roman Fnac 2017
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