Quand les cocotiers ne cachent pas une misère qui fait le rap révolté; quand le succès du récitant ne prémunit même pas de l’hypocondrie; quand les murs sont si fins que l’on passe les doigts à travers et que les boîtes à biscuit disent une culture; quand il n’y a pas à choisir entre « Avatar » et Shakespeare et que Dionysos reste le dieu du théâtre et du vin, c’est Des mots de minuit…
Des mots de minuit : émission n°385 du 9 juin 2010.
Réalisation : Jean-François Gauthier Rédaction en chef : Rémy Roche Production : Thérèse Lombard et Philippe Lefait
Je suis mieux aujourd’hui dans la diversité de travail qui est la mienne que quand j’ai commencé. Je suis mieux dedans… Cela dit mon hypocondrie ne s’arrange pas et je pense que ça ne s’arrangera pas en vieillissant. Proportionnellement et statistiquement on a beaucoup plus de chances de réussir à décrocher une grave maladie en vieillissant!
Michel Blanc. DMDM, 2010.
Le comédien et cinéaste, à l’occasion de la sortie de « Sénèque, dernier jour » d’Eric Tanguy, concerto sur lequel il est récitant, et du film « Une petite zone de turbulence ». Il évoque sa passion pour la musique, sa fascination pour Jacques Prévert ou la ville de New-York. Accessoirement, quoique… son hypocondrie. Son objet est le clap du film « Embrassez qui vous voudrez » à l’époque encore titré « Voyez comme on danse! » avant que Jean d’Ormesson prenne l’expression -qui vient d’une comptine- pour l’un de ses livres.
J’aime pas faire joli… Lisse, beau, c’est pas mon truc! J’ai jamais compris les pochettes où l’on pose… Moi je me connais aussi en coulisses, je suis aussi une crapule et j’ai mes torts. Le souci, c’est pas ça. Le souci, c’est les grands écarts de conduite. C’est vrai que, montrée du doigt, je peux passer pour la vertu mais je suis aussi capable de m’égratigner!
Casey, à propos de la pochette de l’un de ses disques. DMDM, 2010.
Casey
La rappeuse signe: « Libérez La Bête ». Elle évoque notamment les thèmes les plus souvent abordés dans sa musique tels que le passé et les origines esclavagiste et colonial de la France.
On l’oublie, mais le rap est une musique de révolte!
Casey. Rue89, 03/2010.
Il y a eu énormément de souffrances dans les endroits où on les a parqués. Ça date des années 70. On leur a construit des cités, de transit, de passage. On a fait ça pour les gitans, pour les arables, pour les noirs, pour tout le monde et mettre tout le monde ensemble, c’est ne rien comprendre au monde, à la planète. Comment peut-on mettre ensemble dans une petite cité toutes les communautés… Il y avait des murs et des cloisons au travers desquels on passait le doigt!
Tony Gatlif. DMDM, 2010.
Tony Gatlif
Le cinéaste évoque la musique, la quête des origines, la condition des gitans et des gens du voyage, leur déportation durant la seconde guerre mondiale. Il dit sa passion pour Django Reinhardt.
Tony Gatlif collectionne les choses introuvables comme cette boîte à biscuits des années 1850 sur laquelle est représentée toute la population gitane dans sa diversité géographique.
L’énivrement de soi nous guette tous dans cette vaine pyramide sociale… Ailleurs, quand j’entends des jeunes dans les cités… J’entends qu’iIl y a une fraternité dans le désespoir comme dans la lutte!
Raymond Vinciguerra. DMDM, 2010.
Raymond Vinciguerra
Le metteur en scène a adapté « La chute » d’Albert Camus, jouée au théâtre du Rempart à Avignon. Il évoque l’écriture, l’enseignement du théâtre et le financement des institutions culturelles.
Une pièce grecque de 165 avant J.-C. On y lit Dionysos, dieu du théâtre et du vin, qui dit son possesseur, fut « partageur mais incontrôlable! »
« Mainstream », c’est le contraire de ce que vous faites. C’est la culture de masse, celle qui plaît à tous, celle du « prime-time » plutôt que celle de l’après minuit. Mais après tout, il n’y a pas de hiérarchie… De son temps, Shakespeare était « mainstream »!
Le stylo qui l’accompagne partout et qui l’a toujours accompagné. pour lui, un symbole de l’humilité du chercheur et de la volonté d’une rencontre généreuse avec les gens.
LIVE :
Casey interprète « Apprends à t’taire » et « Créature ratée ».