Jeanne Sautière 📚Andréa Santana et Jean-Pierre Duret 🎥 Mimi Barthélémy 🎭 Anaïs pour la 🎼 #334.
Quand, dans le Nordeste brésilien, on n’a pas le temps d’être jeune avant de chercher à prendre la route; quand à trop se croire francophone, la jeune femme haïtienne en perd la voix et l’identité avant de sublimer dans le conte son refus d’assimilation; quand l’écrivaine s’attaque au rapport à la mère et aux démesures de la vie; quand la chanteuse éclectique rock se croit à Roland-Garros.
Rédaction en chef : Rémy Roche
Production: Thérèse Lombard et Philippe Lefait
Derrière ce titre emprunté à Platonov, il faut entendre l’immense désir de vivre qu’ont ces enfants qu’on filme et qui vivent, au quotidien, dans des conditions désastreuses. Néanmoins, ils essayent de s’inventer un destin dans un pays grand comme 17 fois la france. Pour ça, ils sont capables de mettre en jeu jusqu’aux limites de leur vie… Là est la fantastique richesse de ces adultes trop jeunes!
Jean-Pierre Duret. DMDM, 2009.
Pour travailler avec eux, ça a été six mois de présence ininterrompue à leurs côtés. Tous les deux, nous avions une petite caméra, ce qui a facilité l’approche. Notre décision de départ était de filmer au plus près des gens pour pénétrer leur regard et leur intimité. Une autre façon de travailler avec l’espace et l’humain, une trace de ma formation d’origine: paysagiste et architecte.
Andrea Santana. DMDM, 2009.
Les réalisateurs du film documentaire tourné au Brésil « Puisque nous sommes nés » (Nego et son copain Cocada regardent le mouvement incessant des camions et des voyageurs. Tout leur parle de ce grand pays dont ils ne savent rien. Avec cette singulière maturité qu’on acquiert trop tôt dans l’adversité, ils s’interrogent sur leur identité et leur avenir. Leur seule perspective: une route vers Sao Paulo, vers un ailleurs…)
« L’objet qui les prolonge… » Le texte de Platonov d’où est tiré le titre de leur film, parce que « Platonov en 1935 parle d’un peuple pauvre qui ne peut subsister que par son âme… »
Je pense que nous sommes de petits animaux à agencements. La douleur ne se vit pas forcément de façon accablante ou plombée… On jongle aussi avec sa difficulté ou sa souffrance… Peut-être que les expériences limite que l’on peut faire (anorexie, impression de folie) sont aussi des exercices de jonglerie.
Jane Sautière. DMDM, 2009.
l’auteure publiée chez Verticale Editions pour ses livres « Nullipare » (Verticale Editions), « Fragmentation d’un lieu commun ». Elle évoque également son travail d’éducatrice pénitentiaire et son engagement pour améliorer les conditions d’accueil des familles (femmes et enfants) qui vont rendre visite aux prisonniers.
En venant vivre en France, venant d’Haïti, j’étais persuadée qu’en tant que francophone, tout allait se passer très bien. En fait, j’ai eu une perte totale de personnalité, d’identité, à cause de cette fameuse assimilation. J’en ai perdu les aigus de ma voix! Il fallait devenir un clone, une française avec tous les diplômes pour être une bonne petite lettrée. J’étais sur le chemin de l’aliénation. C’est en fréquentant Les Garifunas -des Caraïbes noirs- du Honduras que j’ai pu me réapproprier ma propre culture en les voyant vivre. Ça m’a donné un coup de fouet et ça m’a ouvert les yeux. Je me suis dit qu’il était grand temps que je la récupère et que je la marie avec l’européenne!
Mimi Barthélémy. DMDM, 2009.
La conteuse, chanteuse, comédienne, née en Haïti, à Port-au-Prince ( elle est décédée en 2013) participait au Festival au Féminin de la Goutte d’or.
« L’objet… » Ses boucles d’oreille, « les annéaux d’or que portent les femmes d’Haïti… »
C’est assez naturel chez moi de toujours vouloir dédramatiser avec beaucoup d’ humour les choses de la vie. Je suis allée en scène en tenue de tennis parce que, musicalement, je faisais tellement de choses différentes que je voulais une tenue qui ne soit pas marquée: jeans et chemise pour le folk, le gros baggy pour le rap. Cette tenue avait le mérite d’être neutre!… Tout, dans cette société est tellement horrible que j’essaye d’être une amuseuse!
Anaïs. DMDM, 200
La chanteuse (qui a fait partie entre 1999 et 2003 du groupe rock Opossum) pour son nouvel album « The love album ».
« L’objet… » Sons sens de l’orientation étant « déficient » voire « inexistant », elle ne sépare jamais de son plan, même dans son quartier. « J’ai accepté de vivre avec! »
Anaïs en sa page Facebook.
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