Je lisais hier dans le journal de papier…

Je lisais hier …

Qu’un grand général, patron de chefferies aux armées avait demandé un « surclassement » en première classe dans un avion pour la Chine. Nous cultivons tous le fantasme du luxe pour pallier les rigueurs de la crise et le manque de place pour les grandes jambes surtout en classe commune quand nous avons le doigt sur la couture du pantalon…  

Qu’une future ex-épouse d’ancien ministre du budget déniant préférait le triple zéro decomptes off shore (du verbe anglais to trust, il en restera toujours quelque chose à ne pas dire à son mari) plus discrets que les habituels dépôts suisses en voie de transparence…

Et que depuis quatre ans les animaux délaissés et réfugiés étaient gérés par une administratrice provisoire dont les honoraires et les amitiés valaient largement croquette…

Bref et pour faire simple, c’était Canard enchaîné, mercredi, jour de mélancolie et de république bananière. A vous faire entamer une bipolarité ! Ici, Sophie aurait dit : « bref, de quoi se finir à la cacahuète et au chocolat ! » Elle est comme ça Sophie, un peu « bourrin » -c’est son mot- mais excellente lectrice.

D’ailleurs elle faisait partie du jury de téléspectateurs qui vient de couronner du prix du roman France Télévisions 2013 Pierre Lemaître pour Au revoir là-haut (*)Ce maître du polar et déjà Goncourt y dit à quel point les démobilisés et les gueules cassées de 14-18 sont devenus des parias dans une France prompte à tourner la page, après cette « tuerie prosaïque et barbare qui a provoqué mille morts par jour pendant cinquante mois ». Ce roman explore les thèmes récurrents de la littérature de guerre : la turpitude des chefs indignes, l’abîmé des corps, l’amitié, l’expérience unique et partagée, le deuil… et l’arnaque comme mode de rédemption.

– Comment ça va ?

– Comme un mercredi !
 

(*) voir l’interview de Pierre Lemaître par Michel Olivès © Pages Vues