« Et si tu n’existais pas » de Claire Gallois: pour l’amour de Yaya
La romancière et critique littéraire raconte son enfance pas comme les autres dans un roman aussi sec que bouleversant.
« C’est comment, en vrai, une maman? »
La petite Claire va le découvrir un dimanche de juillet à l’âge de six ans. Il lui en faudra ensuite près de quatre-vingts pour raconter. « Ce livre, c’est un peu comme un secret que je vais dire à tout le monde. L’histoire d’un engagement que j’ai pris enfant et que je n’ai jamais oublié ». Nous sommes dans les années 40, la fillette coule des jours heureux auprès de sa nourrice, Emilia Humily, – certains noms ne s’inventent pas – surnommée Yaya. « C’était une orpheline, sans âge, sans avenir, formée par les religieuses au métier de brodeuse et qui, jusqu’à mon arrivée, avait gagné sa vie à l’atelier des anges d’un couvent, à Brest ».
Auprès de celle qui ne l’appelle jamais que « ma Reine », la fillette va découvrir le bruit de la pluie, du vent, des oiseaux mais surtout le bonheur d’être aimée. « J’étais sa vie, elle était la mienne », écrit l’auteur d’ « Une fille cousue de fil blanc« . Jusqu’au jour où une belle Citroën fait irruption dans ce petit village de la Creuse. A son bord une femme lisse et blonde, sa mère qu’elle n’a jamais vue, qui en quelques minutes va l’arracher à ce paradis. La scène est déchirante. La nourrice court derrière la voiture. La petite la regarde sans rien comprendre de ce qui se joue: « Yaya court en tendant les bras, sa bouche est ouverte sur des cris que l’on ne peut pas entendre. Elle finit par entrer dans le nuage de poussière blanche qui l’enrobe, la dérobe. J’ai juste le temps de voir qu’elle jette son tablier noir sur sa tête ».
Rue de Courcelles, la fillette fera l’apprentissage de la vie de famille. Un père militaire et vichyste, deux sœurs qui rivalisent de méchanceté, un évêque satisfait et une mère au cœur sec. Autant de joyeusetés qui l’inciteront à quitter au plus vite le vaste dix-sept pièces et ses secrets. Elle partira un jour avec un seul objectif en tête: retrouver celle qui l’a élevée. Et si tu n’existais pas retrace cette quête. C’est un roman plein de rage et de larmes. De ces larmes que Claire enfant faisait tout pour retenir. Ce qui le rend d’autant plus bouleversant.
La petite Claire va le découvrir un dimanche de juillet à l’âge de six ans. Il lui en faudra ensuite près de quatre-vingts pour raconter. « Ce livre, c’est un peu comme un secret que je vais dire à tout le monde. L’histoire d’un engagement que j’ai pris enfant et que je n’ai jamais oublié ». Nous sommes dans les années 40, la fillette coule des jours heureux auprès de sa nourrice, Emilia Humily, – certains noms ne s’inventent pas – surnommée Yaya. « C’était une orpheline, sans âge, sans avenir, formée par les religieuses au métier de brodeuse et qui, jusqu’à mon arrivée, avait gagné sa vie à l’atelier des anges d’un couvent, à Brest ».
Auprès de celle qui ne l’appelle jamais que « ma Reine », la fillette va découvrir le bruit de la pluie, du vent, des oiseaux mais surtout le bonheur d’être aimée. « J’étais sa vie, elle était la mienne », écrit l’auteur d’ « Une fille cousue de fil blanc« . Jusqu’au jour où une belle Citroën fait irruption dans ce petit village de la Creuse. A son bord une femme lisse et blonde, sa mère qu’elle n’a jamais vue, qui en quelques minutes va l’arracher à ce paradis. La scène est déchirante. La nourrice court derrière la voiture. La petite la regarde sans rien comprendre de ce qui se joue: « Yaya court en tendant les bras, sa bouche est ouverte sur des cris que l’on ne peut pas entendre. Elle finit par entrer dans le nuage de poussière blanche qui l’enrobe, la dérobe. J’ai juste le temps de voir qu’elle jette son tablier noir sur sa tête ».
Rue de Courcelles, la fillette fera l’apprentissage de la vie de famille. Un père militaire et vichyste, deux sœurs qui rivalisent de méchanceté, un évêque satisfait et une mère au cœur sec. Autant de joyeusetés qui l’inciteront à quitter au plus vite le vaste dix-sept pièces et ses secrets. Elle partira un jour avec un seul objectif en tête: retrouver celle qui l’a élevée. Et si tu n’existais pas retrace cette quête. C’est un roman plein de rage et de larmes. De ces larmes que Claire enfant faisait tout pour retenir. Ce qui le rend d’autant plus bouleversant.
Et si tu n’existais pas – Claire Gallois – Stock – 144 pages
(Illustration de l’article: © Francesca Mantovani)
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