« A cause de la vie »: le jeune homme vert et la jeune fille bleue
C’est un OVNI, mi-roman, mi-BD, dans lequel la romancière Véronique Ovaldé et le dessinateur Joann Sfar ont réuni la quintessence de leur talent. Fantaisie, humour et poésie sont les maîtres mots de ce conte qui ressemble étrangement à la vie.
Elle c’est Nathalie, mais elle préfère qu’on l’appelle Sucre ou Sucre de Pastèque. Elle vit seule avec sa mère vendeuse en confiserie dans un immeuble haussmannien du 18ème arrondissement. Et comme beaucoup d’adolescents, elle s’ennuie. Alors elle écoute les Smiths et regarde des westerns à la télévision. Nous sommes en 1984, les tablettes n’ont pas encore détrôné les cassettes mais les adolescents sont depuis toujours enclins à la mélancolie. Nathalie plus que les autres, qui attend que quelque chose se passe dans sa vie. Jusqu’au jour où un jeune homme sonne à la porte.
Petit, malingre, bègue et vert de surcroît, il n’a rien d’un héros et vient juste chercher une pompe à vélo chez sa voisine du 6ème. Elle est d’une beauté à couper le souffle. Une grande bringue qui « se situe à l’exact mitan entre Boucle d’or et Anaïs Nin » avec une peau d’un blanc bleuté absolument fascinant. « Elle a la peau des enfants qui vivent cadenassés dans un placard ou qui détestent sortir de chez eux. Une peau transparente qui laisse percevoir le trajet de son sang dans ses veines (…) et porte un peignoir de catcheur qui lui arrive au bas des pieds, un peignoir satiné bleu avec dans le dos écrit en énormes lettres jaunes DEMONIUS ». Là le garçon aurait dû se méfier…
Entre le jeune homme vert et la jeune fille bleue, c’est le coup de foudre. Et le début d’une série d’épreuves que la belle va lancer à son preux chevalier. Et auxquelles le pauvre Eugène se soumet. C’est l’amour courtois revisité par deux décalés de la vie. Cocasse, poétique, tendre et cruel, ce conte qui s’adresse autant aux adultes qu’aux adolescents prouve qu’on aime autant à onze ans qu’à quarante. Et de la même manière au XIIème qu’au XXème siècle. Ou presque. Une ode à l’adolescence par deux quadragénaires qui n’ont rien oublié de la leur.
Petit, malingre, bègue et vert de surcroît, il n’a rien d’un héros et vient juste chercher une pompe à vélo chez sa voisine du 6ème. Elle est d’une beauté à couper le souffle. Une grande bringue qui « se situe à l’exact mitan entre Boucle d’or et Anaïs Nin » avec une peau d’un blanc bleuté absolument fascinant. « Elle a la peau des enfants qui vivent cadenassés dans un placard ou qui détestent sortir de chez eux. Une peau transparente qui laisse percevoir le trajet de son sang dans ses veines (…) et porte un peignoir de catcheur qui lui arrive au bas des pieds, un peignoir satiné bleu avec dans le dos écrit en énormes lettres jaunes DEMONIUS ». Là le garçon aurait dû se méfier…
Entre le jeune homme vert et la jeune fille bleue, c’est le coup de foudre. Et le début d’une série d’épreuves que la belle va lancer à son preux chevalier. Et auxquelles le pauvre Eugène se soumet. C’est l’amour courtois revisité par deux décalés de la vie. Cocasse, poétique, tendre et cruel, ce conte qui s’adresse autant aux adultes qu’aux adolescents prouve qu’on aime autant à onze ans qu’à quarante. Et de la même manière au XIIème qu’au XXème siècle. Ou presque. Une ode à l’adolescence par deux quadragénaires qui n’ont rien oublié de la leur.
A cause de la vie – Véronique Ovaldé, Joann Sfar- Flammarion – 160 pages
(photo d’llustration: © Audoin Desforges – Flammarion)
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