Les Carnets d’ailleurs de Marco & Paula #142: Au bout du ciel!
Après quoi court donc Marco le nomade? Peut-être un simple bout de ciel bleu …
J’avais observé, à travers des conversations anodines avec des Américains venus s’installer à Los Angeles*, que c’était souvent l’attrait du soleil et du ciel bleu qui les avait poussé à migrer – ce que je trouvais un peu futile, évidemment – ou alors que c’était par envie de faire une carrière dans le cinéma. Notez que ce sont des conversations d’il y a trente ans; aujourd’hui je lis dans le New York Times des articles sur les Californiens qui émigrent, fuyant les incendies massifs qui encerclent les banlieues. Ou les inondations.
Mon cliché de l’époque, c’était que pour les Angelinos, il importait surtout de soigner son bronzage et de faire rutiler la carrosserie – de préférence de couleur vive (comme la vieille coccinelle rouge vif que je conduisais) – pour que le soleil la fasse briller de mille feux. Los Angeles était un univers factice où l’on se complaisait dans des préoccupations plastiques, un monde de jeunes paumés « cocaïnés » s’ennuyant autour d’une piscine que Brett Easton Ellis décrivit impitoyablement dans son premier roman, et best seller presque instantané, Less than Zero. Le monde aussi des Valley Girls de la San Fernando Valley, moquées par Franck Zappa. Un paradis de soleil et de matérialisme.
Rapidement avec ma compagne américaine nous sommes allés nous réfugier à San Francisco, au climat plus tempéré, où les habitants avaient parfois des airs d’intello parisien. Où il y avait des terrasses de café. Et où le ciel, Dieu merci, était presque toujours aussi bleu, et où les gens se promenaient dans des peaux plus pales.
Depuis, le ciel bleu s’est inscrit dans ma vie comme la promesse d’une vie légère peut-être, un rêve classique et méditerranéen. Peut-être parce que le ciel bleu m’évoque Athènes, le monde antique, un univers ordonné. Mais ça, c’est une rêverie d’intello….
Quand je passe trop de temps à Paris, je deviens morose. Comme chante Thomas Dutronc, je n’aime plus Paris, il fait trop gris. Peut-être suis-je finalement devenu un Angelino, simplement en quête d’un bout de ciel bleu.
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