Elle n’existe pas, juste dans les rêves de ses fans. Ils sont des centaines de milliers si l’on en croit les statistiques de ses vidéos vues et la fréquentation de ses concerts. Au départ juste une voix synthétique, aujourd’hui une idole.
Le phénomène aurait pu se cantonner à la sphère internet ou du jeu video dont Miku Hatsune est aussi devenue actrice. Non, elle est entrée dans une troublante forme de réel au travers d’innombrables apparitions. Si elle est fausse, ce sont de vrais concerts: ses musiciens jouent en vrai mais elle n’est qu’un hologramme à voix synthétique. Lors de giga-concerts, des milliers de spectateurs conquis vénèrent et applaudissent, voire plus, brandissant des bâtons lumineux verts censés représenter l’objet fétiche de leur idole: un poireau.
Lady Gaga a choisi Miku Hatsune en première partie d’une tournée.
Passons sur l’ambiguïté érotique du jeune personnage dont les costumes et la parfaite fluidité de l’animation autorise à toutes les suggestions: Miku Hatsune est et bouge comme une rock-star très sexy.
On est bluffé par la performance graphique et par la mise en images des concerts.
Mais au delà, ou d’abord, on s’interroge sur cet enthousiasme d’un public réel pour une représentation réelle d’une idole virtuelle.
Mise en abîme de nos sociétés qui se soulageraient de la dureté du réel en se défonçant dans le virtuel.
Et si le public devenait lui aussi virtuel?
Les concerts de Miku Hatsune peuvent durer. Celui-ci, plus de 3 heures…
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