Oumou Sangaré: « J’ai pris alors mon bâton de guerre contre l’excision! » # 343
Quand il s’agit de revisiter Molière sans subir l’injonction de la modernité; quand la légèreté de ton des histoires du romancier profile la rage et la révolte de populations laissées pour compte; quand l’excision est subie comme « naturelle » avant d’être combattue avec « un bâton de guerre »; quand la photographie est le plus court chemin théâtral vers le réel; quand Oumou Sangaré chante …
Rédaction en chef : Rémy Roche
Production : Thérèse Lombard et Philippe Lefait
C’est une folie à nulle autre seconde de vouloir se mêler de corriger le monde.
Molière. Le Misanthrope (écrit en 1665).
Ce qui est difficile quand on monte du Molière, c’est de résister au gag ou à l’envie de traduire, pour le metteur en scène de mettre quelque chose entre le texte et le spectateur pour achever son intelligence… Je trouve que l’injonction à la modernité est une chose absolument insupportable. Si Molière a du génie, c’est parce que, précisemment, on est tous dedans et que, de ce point de vue, on n’a pas besoin de le dire. Ça relève de la tautologie. Pas besoin de le moderniser pour faire comprendre que c’est un miroir de ce que nous sommes.
Christian Schiaretti. DMDM, 2009.
Le metteur en scène et directeur du TNP de Villeurbanne entreprend une tournée avec sa troupe autour des « Farces et comédies de Molière »: « L’Étourdi », « La Jalousie du barbouillé », « Le Dépit amoureux », « Le Médecin volant », « L’école des maris », « Sganarelle ou le Cocu imaginaire », « Les Précieuses ridicules ».
« L’objet qui le prolonge… » Un dessin original offert par Charlie Chaplin (à la brasserie parisienne Lipp) à Jacques Copeau. Schiaretti est président des amis de Jacques Copeau. Il ne s’en pense pas le propriétaire, mais le dépositaire, comme directeur du TNP.
« Le poids d’une âme », ce livre, je l’ai considéré, au début comme un cri contre une violence larvée qu’on nous montrait peu à la télé. C’était avant les émeutes de 2005. Je me disais: « mais quand donc en parle-t’on? » et je voulais dire que la banlieue ce n’était pas le monde merveilleux de Disney et qu’il y avait aussi en filigrane une escalade qui conduit à des émeutes. Il se passait aussi ça. Je voulais faire passer ce genre de message, bien sûr, mais dans une légèreté de ton qui n’empêche pas de dire les choses… Mon ambition reste celle d’un romancier qui veut raconter une histoire!
Mabrouck Rachedi. DMDM, 2009.
L’écrivain, ancien analyste financier, publie son troisième livre, « Le petit Malik », l’histoire d’un jeune de cité -M Rachedi est né en banlieue parisienne- racontée en tranches de vie, de l’âge de 5 à 26 ans, aux éditions Jean-Claude Lattès.
« L’objet… » Un petit globe qui le fascinait petit comme les images de la terre vues du ciel. Il représente aussi tous les voyages qu’il n’a pas faits.
J’ai été excisée en étant bébé. Un jour, je suis arrivée à Washington et 300 femmes m’attendaient à l’aéroport pour débattre de l’excision. J’étais très en colère ce jour-là. J’ai dit: « Non, non, non, non! Laissez-nous trouver la solution nous-mêmes! » J’étais innocente comme la plupart des gens chez nous. Je l’avais subie bébé. Je n’avais rien senti et j’ai continué ma vie. Pour moi, ce qui se passait chez moi était naturel. Puis, j’ai regardé, seule, un reportage de la télévision italienne qui traitait du sujet et j’ai vu le massacre d’une petite fille de 7 ans, sans anesthésie. J’ai pleuré. De ce jour, j’ai pris conscience qu’il était impossible de l’accepter et j’ai pris mon bâton de guerre contre l’excision!
Oumou Sangaré. DMDM, 2009.
La chanteuse malienne, également ambassadrice du FAO, à l’occasion d’une tournée de concerts en France au « Festival des Musiques Métisses d’Angoulême », à « Jazz à Vienne » et au « Festival de Saint-Denis ».
« L’objet… » Des boucles d’oreille qui postulent son origine peul dont elle garde la culture mais dont les populations nomadisées au nord du pays ont perdu la langue.
Je pense que dans les grandes photographies sont des espaces presque fictionnels où l’on peut se sentir dans une sorte de théâtre. Quand elles parlent à l’imaginaire, c’est une plongée profonde dans la réalité. La fiction est le plus court chemin pour arriver au fond des choses.
Gérard Uféras. DMDM, 2009.
Le photographe, pour « États de Grâce » une exposition à la Maison Européenne de la Photographie. Elle est composée autour de trois séries « Un fantôme à l’opéra » (1988-2001), « L’Étoffe des rêves » (2000), « Un pas vers les étoiles » (2003-2005). Elles évoquent le monde du théâtre, de la mode et celui de la danse.
« L’objet… » Il a oublié son appareil photo argentique, « une antiquité » et s’est rabattu sur une clef USB qui contient des centaines de ses photos et qui ne quitte jamais sa poche…
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