Keren Ann, la discrète

Elle est née en Israël, son père a des racines russes, sa mère, hollandaise, est de souche indonésienne. La famille s’installe aux Pays-Bas, puis en France alors qu’elle a 11 ans. Un métissage culturel déterminant pour Keren Ann qui, musicalement, émerge avec le groupe Shelby à la fin des années 90.
En 2000, elle sort un premier album solo, La biographie de Luka Philipsen, issue d’une rencontre à la fois tendre et inventive avec Benjamin Biolay, le beau ténébreux de la chanson française qui s’y connaît en mélodies douces. Avec lui et d’autres, elle signe des compositions remarquables sur un album remarqué d’Henri Salvador, Chambre avec vue, qui dépasse le million d’exemplaires.
Elle prépare un 7ème album. En anglais ou en français?

 

Je ne parlais pas un mot de français avant l’âge de 11 ans. (L’anglais est) devenu la langue que j’ai adoptée pour l’écriture, c’était la langue de traduction de mes pensées, quelque chose de poétique

Afp – 05/2015

Sur 6 albums, elle en a composé deux en français, les autres en anglais, voyageant au gré de ses inspirations entre New York et Paris. Ce Sailor & Widow  qu’elle était venue interpréter en live sur le plateau de Des Mots de Minuit en décembre 2003 fait partie de l’opus Not Going Anywhere.
A ses débuts sa fragilité avait laissé penser à l’arrivée d’une nouvelle Françoise Hardy. Elle assume bien davantage une proximité avec Carole King, Joni Mitchell ou  Suzanne Vega dont elle a d’ailleurs assuré des premières parties. Des chanteuses d’âme qui ont notamment en commun des textes poétiquement imprégnés de leurs jardins secrets.