« Tonnerre » (Guillaume Brac)

Tonnerre de Guillaume Brac – 1h40

Coups de foudres

Maxime, 35 ans, rocker solitaire parisien, à la recherche d’un improbable succès dans les charts. Un peu pataud dans sa petite névrose chronique mais inoffensive, possible beau gosse mais négligé, cheveux filasse sur front dégarni, rasage approximatif, bref le portrait craché de Vincent Macaigne. Maxime qui est en panne pour une énième maquette d’album imagine d’aller trouver l’inspiration sur les terres de son enfance.

Avis, extrait et interview de Bernard Menez…

Bienvenue à Tonnerre, département de l’Yonne, 5000 habitants, ses vestiges médiévaux et son Chablis. Claude est un gars du cru, c’est le père de Maxime, médecin à la retraite, il s’entretient au cyclotourisme, à la poésie (qui fait le ravissement de son chien) et, toujours vaillant, aux rencontres coquines. On comprend vite qu’il y a un contentieux entre le fils et le père.

Si peu connu à Paris, Maxime pourrait portant faire l’objet d’un papier people dans le journal du coin. C’est Mélodie qui est chargée de faire l’article sur la petite gloire locale. Elle est timide, jeune et belle, l’interview se termine au lit. Et pour Maxime c’est le début des emmerdes.
Guillaume Brac qui avait été remarqué pour Un monde sans femmes confirme son originalité de réalisateur, rien de tape-à-l’oeil mais efficacité, sens du rythme et de l’ellipse dynamique. Tout n’est pas parfait mais on aime cette histoire pas si simple, thriller romantique autant que chronique bien vue (et bien filmée) d’une province profonde. Vincent Macaigne soutient le film, Solène Rigot séduit en petite dinde complexe. Quant à Bernard Menez, il meneze, presque comme il y a trente ans chez Jacques Rozier ou Pascal Thomas. Un acteur simple et authentique qui, à 69 ans, ne s’embarrasse pas de chichis et intéresse aujourd’hui de plus en plus de jeunes cinéastes.