PHOTO. Journal d’un photographe, semaine 54 : J’ai des heures mauvaises…

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Je rêve d’un fixe, j’ai un coup de pompe.

EXPO J-47. J’ai un « coût de pompe », et pas vraiment d’endroit pour me fixer. J’ai arrêté les voyages pour un temps, pas les balades intérieures, pas les balades dans le doute. Je n’ai en tête que cette exposition et bien du mal à penser à autre chose. Mes réveils se font suite à des cauchemars, je manque de temps…

… Je vais être en retard sur le projet… Je m’endors le soir en me disant que je vais arrêter ce projet, que j’ai formalisé mon idée que bien tardivement. Je voulais que le projet démarre à New-York, une espèce de challenge. Un coup de starter. C’est fait! Et pourtant, je suis encore loin d’avoir « finalisé » l’expo. Il faudra bien en finir, puisque tout a commencé. J’avance, pas à pas, je m’éloigne de mes peurs. Je suis vivant, il me faut être capable d’exister. Je fuis mes silences et les bruits de la ville.

 

Je me suis réfugié, dans un petit café, pas très loin de mon ancien domicile parisien. Il n’y a pas de téléviseur, pour me rappeler que le temps passe uniquement accompagné de catastrophes. Je tente de prendre mon temps entre deux rendez-vous, d’avoir l’impression d’être un peu chez moi, à cette petite table au fond du bar. Au fond, je sais que ce n’est pas pour tout de suite. D’ailleurs, je ne saurais pas vraiment où m’installer… Je sais que mon prochain lieu de résidence se fera prés de l’exposition dans le Morbihan, que j’irai ensuite dans le nord de la Bretagne pour quelques temps. Peut-être aurais-je le temps de dessiner avant d’aller en Italie. Pour l’instant, rien de fixe, je suis en mouvement pour être dans les temps. Je fais des traversées de Paris, je ne rêve que d’une petite maison posée sur une colline et d’un téléphone fixe. Je ne cherche que les traces d’un passé que je me suis efforcé d’oublier. J’ai des souvenirs vifs de mes vies antérieures. Je n’ai pas changé mon regard, j’ai changé mes mots pour retrouver ma voix. Je cours après la lumière comme si je voulais la dessiner un jour. J’ai des heures mauvaises, entre chien et loup. Je me repose dans l’ombre, sachant la lumière proche. Je préfère les éclairages des arrière-salles et des back-stages aux scènes pleines de lumière. Je sais que la lumière d’une pièce orientée au nord rend les visages plus doux… Que le trop de lumière fabrique des ombres… Que je serai au rendez-vous.

LLL. Semaine 54

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