Michèle Hien, romancière; Emmanuel Guibert et Didier Lefèvre, bédéistes #223

Le portrait romancé d’une jeune femme ostracisée dans l’Algérie pour sa singularité signé par une professeur devenue romancière; une trilogie qui évoque la guerre d’Afghanistan. Ce pourrait être une BD. Pas que. Ces trois livres associent récit, photos et dessins… Musique bien sûr dans cette émission avec Aldo Romano et Abdel Rahman El Bacha. Métis, radical, réjouissant: « Des mots de minuit »

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• MANIÈRES DE VOIR :
• – Michèle Hien évoque son livre La Délouicha (Farrago), dans lequel elle raconte l’histoire d’une jeune algérienne du bled, simple d’esprit et maltraitée par son entourage. Elle évoque également sa rencontre avec l’auteur Charles Juliet, qu’elle admire et à qui elle a présenté son manuscrit avant de le publier. Michèle Hien a suivi des études de Lettres au Mans avant de partir vivre à Paris, Dijon, Les Pays-Bas, Chartres et de se fixer à Lyon où elle a pu se consacrer à l’écriture. 
  

  Le témoignage de cette femme qui m’a été donné avec énormément de détails, peu à peu, je m’en suis détachée et j’ai dû éliminer beaucoup d’épisodes parce que je me suis rendue compte qu’il ne suffisait pas à son portrait. Il était tellement lourd de malheurs qu’il accablerait la terre entière … Je voulais le portrait d’une femme qui était aussi joyeuse, ouverte, généreuse et je ne pouvais y arriver qu’en passant par le roman… 

  Michèle Hien. Des mots de muit, 2006.

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– Didier Lefèvre et Emmanuel Guibert, co-auteurs avec Frédéric Lemercier d’une trilogie qui associe dessins, photographies et DVD. Le photographe relate un reportage effectué en Afghanistan en 1986 pour le compte de Médecins sans Frontières, en pleine guerre. Ils expliquent comment ils ont eu l’idée de cet ouvrage et sa réalisation.

 

Des situations que l’on croit connaître comme des situations de guerre ou le travail d’un photographe sur place n’ont rien à voir avec le réel. Des échanges de soins médicaux ont eu lieu sur place entre MSF et les troupes soviétiques qui étaient de deux côtés de la guerre… De même, le reportage d’un photographe, très concrétement, c’est un gars qui a mal aux pieds, qui est perdu, qui doit faire avec, qui ne passe pas forcément d’un hôtel cinq étoiles à une rue à feu et à sang. C’est moins glorieux!

Didier Lefèvre. Des mots de minuit, 2006.

 

Emmanuel Guibert évoque également son travail de dessinateur et scénariste de bande-dessinée.

Il faut avoir la foi du charbonnier pour faire cohabiter des photos et des dessins. J’ai cherché une modalité de récit qui me permettrait de raconter les choses comme je le souhaitais, notamment en montrant cet objet singulier qu’est une planche-contact qu’on est pas censés voir. De fait on y découvre de vraies séquences qui nourrissent le récit. Des photos médiocres cohabitent avec d’autres qui sont excellentes. Les deux se valorisent…

Emmanuel Guibert. Des mots de minuit, 2006.

 

ACTUALITÉ CULTURELLE :

– Lison Pinet à propos de son spectacle Lizo, qu’elle joue au Zanzibar Hotel, dans lequel elle dresse le portrait d’un personnage traumatisé par la vie. 

 

– Philippe Ségur est universitaire et romancier. Il signe Seulement l’amour.
Professeur de droit constitutionnel et de philosophie politique à l’université de Perpignan, Philippe Ségur construit une oeuvre singulière et drôle, hantée par le thème de la dualité. Ses romans sont publiés chez Buchet/Chastel.

 

MUSIQUE :

– Aldo Romano interprète Les enfants s’ennuient le dimanche et Les clowns.

 

– Abdel Rhaman El Bacha interprète un extrait de son album Les 24 préludes de Rachmaninov.

 

Des mots de minuit #223 

Réalisation: Pierre Desfons

Rédaction en chef : Rémy Roche

Production: Thérèse Lombard et Philippe Lefait

© Desmotsdeminuit/France2